Fondée, il y a 3 ans, par un duo belge qui, en 2022, s’est invité dans le classement « Forbes under 30 », AFC Collection entend bien révolutionner l’agencement de nos habitations en misant sur la qualité et la durabilité. Rencontre avec Audrey Joris et Augustin Bown, les concepteurs du projet.

Pour les entrepreneurs de votre génération, le digital est une évidence, mais pour AFC Collection, votre approche est un peu plus nuancée. Expliquez-nous.

Audrey Joris : « Pour Augustin et moi, AFC est la suite logique d’une expérience personnelle. A la base, nous étions colocataires. Par manque de moyens financiers, nous avons choisi de décorer notre appartement avec du mobilier chiné. L’idée était de nous démarquer des pièces à bas-prix sur lesquels on mise généralement quand on s’installe. Très vite, nos amis ont voulu acheter certaines de nos trouvailles. Dans la foulée, nous avons développé Lease-to-Own, un système de location qui permet, à l’instar d’un prêt hypothécaire, de se meubler avec des pièces de qualité qu’on loue pendant une période de 5 ans en attendant d’en être totalement propriétaire.  Dans nos deux showrooms de Bruxelles et de Knokke, nous employons désormais 13 collaborateurs qui réalisent des projets d’aménagement personnalisés pour nos clients. Depuis janvier, ce service sur-mesure est complété par une expérience digitale. Baptisée « Let’s Play Look and Feel », elle permet de visualiser chaque concept d’aménagement de manière totalement interactive au sein de nos magasins. »

Et donc de jouer avec sa future déco…

Audrey Joris : « La première salle est équipée d’une table avec un écran tactile inspirée de l’univers du gaming. Les clients reçoivent des lunettes virtuelles leur permettant de visualiser leur concept dans son intégralité avant de choisir une pièce de mobilier ou un objet. Quant à la partie « Look and Feel », elle s’articule autour d’une bibliothèque riche de plus de 40 marques de meubles, d’éclairage, de tapis et de rideaux dont nous sommes distributeurs. La différence avec un magasin classique, c’est que nous ne stockons pas de pièces dans nos showrooms. »

Les clients que cette approche intéresse ont le choix entre deux packages. Expliquez-nous.

Audrey Joris : « Le Green Package, le plus cher des deux, inclut l’expérience par le biais de la réalité virtuelle et l’autre, plus léger, comprend juste les conseils d’un architecte d’intérieur. A cela s’ajoute l’achat des pièces choisies dans un catalogue d’environ 40 marques belges et étrangères. »

Parmi les Belges, vous distribuez notamment Duplex Studio.

Audrey Joris : « Centré sur la revalorisation de matériaux, ce collectif basé à Bruxelles conçoit et produit de manière raisonnée et durable. C’est avant tout Augustin qui se charge de sélectionner les designers et les marques que nous distribuons. Parfois, ce sont eux qui viennent vers nous. »

Vous venez de participer au salon Collectible. L’occasion de présenter votre projet, mais aussi de garder l’œil ouvert sur la scène design belge actuelle.

Augustin Bown : « En tant qu’exposant à la foire, nous avons eu le plaisir de présenter certaines de nos marques, ainsi que de découvrir quelques jeunes créateurs à suivre. L’une des pièces les plus remarquables de cette édition était un meuble de bar flottant de Michael Hilal présenté par la galerie St Vincent’s. Hilal s’inspire de la nature. Dans son approche, tout s’enchaîne de manière holistique. Une autre pièce remarquable qui a attiré mon attention était un fauteuil sculptural du designer belge Maarten De Ceulaer. Son utilisation de matériaux et de textures non conventionnels, comme la laine tuftée à la main, crée une expérience unique et tactile pour l’utilisateur. C’était fascinant de voir comment il transforme un objet aussi banal en une œuvre d’art. La foire a également offert une plate-forme aux jeunes designers émergents pour présenter leur travail. Sur le stand du Design Museum Gent, les visiteurs ont pu découvrir une œuvre en brique de verre. L’œuvre se présentait comme une exploration audacieuse de matériaux et de textures. J’ai aussi eu un coup de cœur pour les céramiques d’Ann Rikkers. Collectible est plus qu’un simple salon du design ; c’est une célébration de la créativité, de l’innovation et de l’excellence du design contemporain. »

Comment envisagez-vous le futur d’AFC ?

Audrey Joris : « Nous sommes convaincus qu’investir dans un intérieur de qualité n’est pas quelque-chose à prendre à légère. Travailler avec des architectes d’intérieur expérimentés et se faire aider par la réalité augmentée permet de réduire les risques d’erreur. Dans un futur proche, nous souhaitons ouvrir d’autres showrooms. Notre force, c’est de pouvoir miser sur de très petits espaces situés dans des quartiers stratégiques. Et comme nous ne stockons aucune pièce, nous conseils sont toujours dictés par les désirs et les besoins du client, plutôt que par ce qui se trouve dans notre showroom et que nous devons écouler pour libérer de l’espace. »