Paris Fashion Week SS24: un nouveau sens de la réalité

Paris Fashion Week – SS24
Un nouveau sens de la réalité

Categorie: Défilés
Date de publication:

En collaboration avec CatwalkPictures.

La saison a été, à bien des égards, plutôt pragmatique à Paris et les créateurs belges ont tendance à être à l’aise avec cette notion. Les meilleures collections étaient celles qui mettaient l’accent sur la réalité, plutôt que celles impliquant la notion romantique d’évasion de la mode. Si la mode a toujours été une affaire de désir, et qu’elle nous fait désirer ce dont nous ne soupçonnions pas avoir envie, de nombreux créateurs sont restés en terrain connu afin d’assurer la stabilité de leurs marques. Ce qui était rafraîchissant, cependant, c’était de voir une jeune génération de talents adopter une construction sartoriale, ainsi qu’un processus de fabrication complexe pour réaliser des vêtements durables et de belle facture.

Le Bruxellois Anthony Vaccarello chez Saint Laurent s’est notamment concentré sur la mythique saharienne de la maison pour développer une collection à la fois rigoureuse et assurée. Il s’agissait de vêtements du quotidien destinés à tout type de femmes, les combinaisons du créateur et les simples pièces de prêt-à-porter semblaient parfaitement adaptées à l’époque. En regardant de plus près dans le showroom de la marque, on remarque combien les pièces sont détaillées et complexes. Si Anthony Vaccarello aime les silhouettes nettes et rigoureuses, cette collection dégage néanmoins une certaine aisance qui semble tout à fait pertinente. Au fil des ans, Saint Laurent s’est considérablement développé sur le plan commercial et il n’est donc pas surprenant que de nombreuses maisons de luxe décident d’engager des noms belges.

L’aisance était aussi dans l’esprit de Nicolas Di Felice, qui a présenté pour Courrègesune collection forte, plus sensuelle et décontractée qu’habituellement. Nicolas Di Felice est un passionné de la mode urbaine et de ce que les gens portent réellement, mais il sait aussi comment créer des vêtements frais et excitants. Ses pièces sont sculpturales, précises et élégantes, mais elles ont aussi une charge érotique qui provient en fait d’André Courrèges lui-même. Ce dernier a choqué le monde dans les années 1960 en adoptant la mini-jupe et en montrant des parties du corps féminin que personne encore n’avait osé dévoiler. Le créateur belge a donc eu recours à des découpes et à des effets asymétriques, dévoilant plus de peau qu’il ne le fait habituellement.

Depuis un an, le « quiet luxury » est un mot en vogue dans le secteur de la mode, c’est une notion que Christian Wijnants comprend mieux que quiconque. En mettant l’accent sur un tailleur irréprochable, d’un blanc immaculé, il a joué avec la tension entre le masculin et le féminin, créant des chemises blanches oversize portées avec des shorts d’écolier et des costumes amples assortis à des robes-chemises. Certains de ses imprimés donnaient l’impression d’avoir été décolorés par le soleil, apportant à la collection, couronnée de succès, une note tendre et poétique. Christian Wijnants n’a pas fait de défilé cette saison. Il n’est pas le seul Belge à avoir déserté les défilés cette saison, puisque Ester Manas a fait de même afin de repenser sa stratégie et de prendre le temps de planifier son prochain coup.

Cette saison, le « menswear » était clairement dans la ligne de mire de Dries Van Noten, qui a présenté une collection élégante et plutôt sobre, inspirée du sportswear anglais et du style des pensionnats. Les maillots de rugby revisités étaient originaux, et de nombreuses pièces ajustées rappelaient les uniformes britanniques traditionnels, que le créateur belge aime réinterpréter. Les couleurs et les imprimés sont plus discrets que d’habitude, ce qui confère à la collection une touche de nostalgie.

Pour Marie Adam-Leenaert, à peine âgée de 27 ans, l’artisanat est essentiel. Elle a proposé de superbes vêtements qui peuvent être transformés et portés de différentes manières. Elle joue également avec l’idée de familiarité, mais détourne des vêtements classiques pour leur donner un côté ironique. Ses vestes étaient innovantes et ses robes aux imprimés bleu azur façon piscine donnaient instantanément envie de s’y plonger. Compte tenu des températures exceptionnellement élevées enregistrées pendant la Fashion Week de Paris, elle a probablement de bons arguments pour justifier son choix.

Article de

Philippe Pourhashemi

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