En 2017, à 25 ans tout juste, Céline Delcourte a capitalisé sur une première partie de carrière dans la communication évènementielle pour fonder Antoinette, un studio créatif spécialisé dans la scénographie d’évènements privés et corporate tant en Belgique qu’à l’étranger.
Le nom du studio est un mini-hommage à Marie-Antoinette, reine de France (et du style) ; l’une des premières à avoir organisé de grands dîners. Racontez-nous votre parcours.
Après ma formation en communication évènementielle, j’ai travaillé pendant 3 ans au sein de la société Profirst. En tant qu’assistante du directeur artistique, j’étais chargée de la partie création et de la scénographie des évènements que nous organisions. A l’époque, j’ai très vite perçu la difficulté logistique engendrée par les nombreux intervenants que ce type d’organisation implique. Pour un organisateur, devoir contacter des équipes de fleuristes, des loueurs de mobilier et de vaisselle ou encore des menuisiers prend du temps et beaucoup d’énergie. J’ai donc eu l’idée de tout regrouper au sein d’un même studio.
Sur base de ce constat, vous avez créé Antoinette.
Au début, je me suis concentrée sur l’art de la table. Puis, très vite, le studio a étendu ses services à la déco en général. A l’époque, je travaillais seule. Désormais, nous sommes sept. Trois personnes aux profils complémentaires (fleuriste, graphiste et calligraphe) sont dédiées à la gestion de projets. J’ai aussi engagé un menuisier qui réalise nos structures en bois, une responsable administrative et une freelance qui orchestre la communication.
La communication, parlons-en : c’est entre autres grâce aux réseaux (et plus particulièrement à Instagram) que vous avez créé une communauté de clients tant privés que professionnels.
D’emblée, j’ai senti que ce médium serait très porteur pour nous. Si le bouche-à-oreille fonctionne bien pour les clients privés, un seul post Instagram peut nous amener de nouveaux clients. Je pense par exemple à une récente vidéo montrant la construction d’un mur à champagne qui a généré 7 millions de vues et 6.000 nouveaux abonnés.
Vos clients sont souvent prestigieux. Et ils ne sont pas uniquement basés en Belgique.
Par le biais des agences de communication, des bureaux de presse, mais aussi de certains architectes ou chefs (dont Yves Mattagne), nous travaillons à la fois pour des marques comme Laurent Perrier, Caudalie, Dior Beauty, Chanel Beauty…, mais aussi, dans le secteur alimentaire, avec des marques (je pense notamment aux Vins de Bordeaux) qui souhaitent, par notre intermédiaire, scénographier leur présence sur des foires et les salons. Nous sommes loin d’avoir fait le tour du marché belge. D’autant que je suis convaincue que la Flandres est très porteuse pour nous. A l’étranger, nous avons un client privé établi dans la campagne anglaise pour qui nous réalisons de très belles tables. Nous organisons aussi des évènements en France et en Espagne. Mais mon but n’est pas de m’exporter à tout prix, ni de grandir de manière exponentielle. En période post-covid, nous étions d’ailleurs montés jusqu’à 12 collaborateurs, mais j’ai très vite senti que cette dynamique ne me convenait pas.
Cette dynamique repose – on s’en doute – sur une logistique bien huilée. Expliquez-nous.
Pour chaque évènement, nous réalisons un moodboard créatif, mais aussi un dossier reprenant le détail du mobilier, des arrangements floraux (réalisés en interne) pour que nos clients aient une vue globale de ce que nous comptons mettre en place. Nous scénographions environ deux évènements par semaine. 40% pour des clients privés et le reste pour des sociétés. Paradoxalement, ce sont les diners pour les particuliers qui génèrent le plus de chiffres d’affaires. En 10 ans, je n’ai pas été confrontée à beaucoup de concurrence. Je pense que ce métier – très glamour de l’extérieur – implique une logistique énorme qui peut rebuter certains jeunes studios qui se lancent.
Quel est l’évènement dont vous êtes la plus fière ?
Un diner privé organisé par un Belge pour dix de ses invités au cœur du château de Versailles. Notre client l’avait couplé à un concert d’orgue dans la chapelle du château. Un lieu pour le moins prestigieux mais aussi, compte tenu du nom du studio, à haute valeur symbolique. Mon autre fierté, c’est d’avoir pu amener ce projet là où je le souhaitais. Nos résultats financiers ont largement dépassé mes projections. Notre chiffres d’affaires a doublé chaque année. Désormais, mon objectif est de le maintenir à son niveau actuel et de poursuivre sereinement cette jolie aventure.