Mon idée de la résilience, c’est, entre autres, une série d’objets du quotidien à la fois utiles et durables, qui permettent de créer un intérieur plus sain, source de bien-être pour les utilisateurs.
Vanessa Colignon, Design for Resilience
Le contexte
Sur base d’un premier produit – l’éponge résiliente, un gant de vaisselle naturel en chanvre biodégradable et recyclable car compostable – qui résume parfaitement l’essence de sa marque – Vanessa Colignon a développé un projet entier qui comprend désormais différentes références pensées dans le même esprit : contribuer à la protection de la planète et améliorer la santé des gens. En réaction à la déferlante d’objets jetables dans le créneau des produits d’entretien et de soin, la designer textile a imaginé une gamme pour le corps qui compte désormais aussi du linge de bain en lin européen.
Une belle histoire belge
Il nous a fallu plusieurs années de développement pour obtenir une matière apaisante pour la peau, à la fois confortable et durable. Contrairement aux matières synthétiques qui se tricotent facilement, le chanvre est une fibre naturelle peu exploitée dont la texture change au fil des saisons. Pour cette collection, nous devions trouver le juste équilibre entre les impératifs liés à la matière-même et mes attentes en termes de confort et de design. Pour le linge de bain (serviettes et gants pour le corps), nous avons notamment travaillé avec un lin européen dont la filière est traçable de la semence au produit fini. Ce tissu qui convient aux peaux atopiques sèche rapidement. Quant au chanvre, il a un effet gommant doux, agréable à utiliser au quotidien.
Un design bienveillant
Notre éponge résiliente a une durée de vie d’environ deux ans. Elle permet donc, en moyenne, de remplacer l’équivalent de 243 éponges classiques qui, lorsque leurs composants finissent dans les eaux usées, sont des perturbateurs endocriniens reconnus. Pour moi, cette résilience qui a donné son nom à mon projet consiste à trouver des alternatives à certains choix économiques qui nous mènent à des crises pétrolières et, par extension, à des conflits graves comme ceux qu’on connait aujourd’hui. Depuis mon Master à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles (ARBE-ESA), je suis conscientisée à l’importance d’investir dans les nouvelles solutions ‘low tech’, peu gourmandes en ressources naturelles.