Alors que le designer Matthieu Blazy vient de décrocher l’un des postes les plus convoités du secteur de la mode internationale, l’école dont il est diplômé prouve, plus que jamais, l’excellence de son enseignement. Gros plan.

Récemment nommé directeur artistique de la maison Chanelau sein de laquelle il est désormais en charge des collections haute couture, prêt-à-porter et accessoires, le styliste Matthieu Blazy figure parmi les diplômés de La Cambre Mode[s] qui brillent sur la scène internationale et plus particulièrement parisienne. Issu de la promotion 2007 de l’académie bruxelloise, il s’est formé dans plusieurs maisons de luxe, ainsi qu’aux côtés de Raf Simons. Matthieu Blazy a ensuite fait ses armes chez Calvin Klein, Margiela et Bottega Veneta qui, en 2021, l’a nommé directeur artistique. Cette récente nomination chez Chanel le classe désormais parmi les diplômés de La Cambre Mode[s] les plus en vue de la planète. Alors que la section est sur le point de célébrer ses 40 ans d’existence en 2026, il est intéressant de se plonger dans son évolution sur quatre décennies. D’abord placée dans l’ombre de l’Académie d’Anvers qui a longtemps bénéficié du caractère archi-international de ses fameux « Six », la Cambre Mode[s] a eu le temps nécessaire pour trouver ses marques. Désormais, elle capitalise sur l’excellence d’un enseignement dont on peut désormais saluer la pertinence et l’ancrage dans la réalité d’un secteur en plein bouleversement.

Dans la lumière et dans l’ombre

Qu’ils soient dans la lumière – on pense évidemment à Anthony Vaccarello, directeur artistique de Saint Laurent, mais aussi à Nicolas Di Felice (à la tête de la maison Courrèges), Julien Dossena (directeur créatif de Rabanne), Julian Klausner (nouveau directeur artistique de Dries van Noten) et désormais Matthieu Blazy -, ou dans l’ombre, les diplômés de La Cambre Mode[s] signent des silhouettes contemporaines qui donnent le ton en Europe, mais aussi sur les marchés américains et asiatiques. Moins starisés, mais tout aussi incontournables, les designers des lignes de prêt-à-porter ou des collections couture engagés par les marques parisiennes sont aussi très nombreux. C’est le cas, par exemple, d’Anaïs Lalu, en charge de la très avant-gardiste collection couture de Balenciaga aux côtés de Demna Gvasalia. Autres acteurs phares de ces marques prestigieuses, les directeurs des studios œuvrent quant à eux au bon fonctionnement du volet production des collections. Chez Celine, c’est Lea Peckre (diplômée en 2010) qui occupe ce poste. Chez Louis Vuitton Hommes, Isabelle Aout, diplômée en 1999, œuvre dans les coulisses de la prestigieuse maison.

Innovation et dépassement de soi

Pour les observateurs étrangers, l’atelier de stylisme et de création de mode de l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Visuels de La Cambre fait parfois figure d’OVNI et surprend par son caractère anticonformiste. En ce qui concerne la formation, structurée sur un cursus de cinq ans, Tony Delcampe, le directeur, et son équipe ont mis l’accent sur l’innovation, l’ouverture d’esprit et le dépassement de soi. Notamment par « la grande rigueur intellectuelle avec laquelle ils inculquent aux étudiants la nécessité d’une colonne vertébrale créative. J’y ai appris la valeur culturelle de la mode et de ses expressions, l’idée d’un univers total et cohérent à développer », explique Julien Dossena, directeur créatif de Rabanne, à propos d’une école qui place les étudiants en première ligne pour dresser les contours de la mode de demain. Pour découvrir les exceptionnels parcours professionnels des alumni, rendez-vous sur le profil Instagram de La Cambre Mode [s].