En 2025, l’industrie de la mode semble être plus difficile et plus compétitive que jamais. Des centaines d’étudiants sortent chaque année des grandes écoles de mode, dans l’espoir de trouver un emploi qui leur permette de s’épanouir sur le plan créatif. Nous entendons d’innombrables histoires de stages non rémunérés – qui durent parfois des années – jusqu’à ce que de jeunes noms pleins d’espoir trouvent enfin un emploi. Et avec le jeu de chaises musicales qui caractérise actuellement la mode, il semble de plus en plus difficile de conserver son poste de directeur créatif.

Mais il y a aussi des histoires joyeuses et encourageantes, qui ne manqueront pas de rassurer tous ceux qui veulent faire carrière dans la mode. Pour Lili Schreiber, la talentueuse styliste née à Bruxelles qui travaille pour Lemaire depuis 2022, trouver sa place dans l’industrie a été tout sauf douloureux. Bien qu’elle ait obtenu son diplôme de La Cambre Mode[s] à Bruxelles pendant la pandémie, Lili Schreiber a déménagé à Paris et a réussi à s’y installer, trouvant chez Lemaire un poste qui la fait véritablement vibrer.
Dans cet entretien sincère, Lili Schreiber explique comment ce qu’elle a appris en tant qu’étudiante l’a aidée à se préparer pour l’avenir, comment elle comprend les valeurs fondamentales de Lemaire et pourquoi elle se sent si à l’aise dans ce qu’elle décrit comme un environnement chaleureux et respectueux

Quand avez-vous eu votre diplôme de La Cambre Mode[s] ?
Il y a 4 ans. Après, j’ai fait un stage de quelques mois chez Kenzo. Ensuite, j’ai été embauchée chez Lemaire. C’était une belle surprise, même si je ne savais pas ce que je ressentais pour la marque à l’époque. Les choses se sont déroulées facilement..
Avez-vous fait un entretien avec Christophe Lemaire and Sarah-Linh Tran ?
Non, je l’ai fait avec Valentin Parnetzki, qui est le responsable du prêt-à-porter féminin. Très vite, nous avons travaillé en duo et je me concentre sur ce que l’on appelle les vêtements « flou ».

Comment s’est déroulée votre scolarité à La Cambre Mode[s] ?
J’y ai vécu une expérience formidable et l’école m’a beaucoup fait grandir. J’avais 18 ans quand j’ai commencé et je n’avais pas beaucoup d’éducation créative. À La Cambre Mode[s], on vous apprend à créer des pièces pour exprimer votre créativité. Cela signifie que vous devez maîtriser les techniques et bien connaître les vêtements pour offrir quelque chose de nouveau et unique. Il ne s’agit pas seulement de création, mais aussi d’un travail approfondi qui intègre la création de patrons.

Lemaire a décidé de montrer les hommes et les femmes ensemble, en janvier et en juin. Cela rend-il votre travail moins stressant ou est-ce la même chose que dans n’importe quelle autre maison ?
Pour moi, cela fait clairement une différence. En tant que processus, je trouve plus humain de ne concevoir que deux collections par an et c’est aussi beaucoup plus en phase avec mes valeurs et le monde dans lequel nous vivons.
Vous avez évoqué les valeurs de Lemaire. Pouvez-vous nous dire plus précisément en quoi elles vous concernent en tant qu’individu et créatrice ?
À la fin de mes études, j’étais sûre d’une chose : je ne voulais pas lancer ma propre marque. Je voulais travailler pour une marque qui avait une signification pour moi. Je voulais aussi évoluer dans un contexte à taille humaine, où l’empathie et la créativité étaient des valeurs clés. Chez Lemaire, j’ai trouvé une maison qui a son propre univers, mais qui est aussi ouverte aux idées créatives de l’extérieur. Ici, on peut discuter et faire des propositions.

Chez Lemaire, les vêtements ont une certaine aura et un caractère qui leur est propre. En tant que designer contribuant à cette vision créative, qu’est-ce que cela fait d’entrer dans l’univers de quelqu’un et de pouvoir l’interpréter ?
Nous travaillons main dans la main avec Christophe et Sarah-Linh, en connaissant très bien leurs références et en comprenant précisément ce qu’ils souhaitent ou non. Au bout d’un moment, le fait de pouvoir servir leur vision créative vous vient naturellement en tant que designer, même s’il y a évidemment beaucoup de moi dans les choses que je propose.