Mon travail actuel est la continuité d’un processus amorcé il y a 20 ans qui consiste, par le biais du geste artisanal, à poétiser et à sublimer des objets du quotidien tout en me libérant des contraintes temporelles liées au secteur de la mode et de l’accessoire. Pour moi, le vrai luxe consiste à inviter la notion de beauté dans des objets durables et rassurants.
Natalia Brilli
Le contexte
Connue pour ses objets gainés de cuir, sa marque de fabrique, la designer basée à Bruxelles s’est depuis longtemps libérée des rythmes dictés par le secteur de la mode pour se concentrer sur un processus créatif pluridisciplinaire qui englobe son propre travail, ainsi que ses collaborations avec des artisans porteurs d’un véritable savoir-faire.
Une belle histoire belge
Pour M&O, je vais proposer plusieurs lignes d’objets qui, de près ou de loin, évoquent mon travail autour du cuir : des paniers en raphia gainés de cuir et des masques que je fais réaliser par une famille de producteurs à Madagascar qui, en dehors de la saison de la récolte, tresse le raphia de manière artisanale, mais aussi des plats en céramique de différentes dimensions décorés d’un cordage gainé de cuir.
A Paris, je présenterai aussi une petite ligne de mobilier – toujours de petites productions -, dont une banquette en céramique et merisier fabriquée en collaboration avec des artisans basés en Belgique.
Un design bienveillant
Tous les cuirs que j’utilise aujourd’hui proviennent de stocks dormants de grandes maisons. Cette approche qui contribue évidemment à réduire d’environ 50 % la consommation de cuir destinée à l’industrie du luxe va de pair avec une volonté de tendre vers une personnalisation toujours plus grande de l’objet. Dans mon travail, un beige ne sera jamais deux fois le même puisque je dépends des pièces de cuir que je trouve.