Centré sur la création de produits 100% recyclables, ce studio de recherche textile adopte une approche éthique qui cadre avec l’air du temps. Rencontre avec Vanessa Colignon, sa fondatrice.
Votre démarche est très actuelle. Comment expliquez-vous votre engagement pour le design durable ?
J’ai décroché un diplôme de styliste avant de me former aux techniques de tissage et de maille. En parallèle, j’ai suivi une formation en agroécologie et en gestion de l’autonomie alimentaire. Au cours de mes recherches sur la création de matières durables pour l’industrie du vêtement, j’ai pris conscience qu’elles pouvaient résoudre d’autres problèmes environnementaux. De ce constat est né mon projet centré sur la conception d’alternatives aux ‘ tout jetable’ et au ‘tout plastique.’
Parlez-nous de vos produits, justement ?
J’ai lancé une première gamme pour la maison composée d’éponges et de gants de nettoyage qui respectent le vivant et réduisent la pollution des milieux naturels. Dans la foulée, nous avons complété cette gamme en créant une ligne pour le corps, à la fois pratique et non-nuisible pour l’environnement.
Au-delà de son aspect éthique, quelle place occupe la notion d’esthétique dans votre démarche ?
Ce qui nous importe, c’est de proposer un produit délivré de la notion de rentabilité. La pression sur les prix – forcément dommageable pour les travailleurs – n’a pas sa place dans notre démarche. En marge de cela, je propose des produits en fibres végétales qui remettent du beau dans la vie des gens. Pour les citadins qui vivent déconnectés de la nature, dans un environnement que je qualifie de relativement artificiel, un produit agréable à regarder et à toucher permet de combler un manque émotionnel.