Collaborateur régulier de grands éditeurs italiens dès le début des années 2000, le designer basé à Bruxelles est actif dans de nombreux domaines, dont l’Art-design. Rencontre avec un créatif insatiable et tourné vers demain.
Quand on regarde vos créations d’il y a 20 ans, elles brillent par leur intemporalité. Vous êtes d’accord avec cette vision des choses ?
Les objets qui ont la faculté à traverser le temps sans lasser l’utilisateur ont quelque chose d’universel et d’évident. Si certaines de mes pièces sont devenues intemporelles, leur authenticité et leur mode de production innovant y sont pour beaucoup. Ces fabrications sont nées de la déformation de tôles d’aluminium, un procédé mis au point en 1998. Les résultats sont surprenants et ressemblent étrangement aux formes essentielles et performantes de la nature, ce qui leur confère un caractère intemporel.
Vous avez d’abord collaboré avec de grands éditeurs italiens avant d’évoluer vers l’art-design. Parlez-nous de cette évolution.
Le designer peut théoriquement tout concevoir, tout repenser, sans limite de domaines ou d’échelle. C’est l’un des aspects les plus intéressants et enthousiasmants de cette profession. Mobilier, mobilier urbain, architecture, trophées de cinéma, bijoux, véhicules de transport, dispositifs anti-terroristes, sculpture monumentale … autant de domaines pour lesquels j’ai de l’intérêt et qui répondent chacun à des marchés différents avec, dans certains cas, une vocation humaniste. Depuis 2007, comme c’est le cas dans le secteur de la mode, de nombreuses marques italiennes ont été rachetées par des financiers rêvant de constituer des groupes de luxe. Ces nouveaux acteurs ont souvent tendance à puiser dans leurs archives plutôt que de miser sur l’innovation. En outre, ce design de diffusion est très exigeant en termes de coût de fabrication et de fonctionnalité. Au même moment, on a aussi vu naitre des galeries spécialisées en design d’art, un créneau qui offre plus de liberté au designer puisque les créations existent par sa seule volonté. Le marché pour ces pièces d’exception est florissant.
Comment résumeriez-vous votre approche du design.
J’aime résumer la démarche créative du designer à une équation à 4 paramètres : fonctionnalité, beauté, technologie et culture. Le résultat matérialisé de ce travail de conception doit avoir une réelle raison d’exister, répondre à un besoin, être original, innovant, utiliser des matériaux naturels ou réellement recyclables.
Quel est votre mode de fonctionnement ? Peut-on vous qualifier de designer hybride ?
En tant que designer, par choix, je m’occupe personnellement, avec mon équipe, du développement technique et de la conception des projets. Mes nombreuses expériences sur la plasticité des matériaux guident ma réflexion. Ensuite, parfois avec le concours d’un éditeur, nous sélectionnons les meilleures entreprises extérieures en Belgique, France, Italie ou aux Pays-Bas pour réaliser les pièces.
Parlez-nous de vos plus récents projets.
Actuellement, nous développons de nombreux projets pour des clients privés et collectionneurs, ainsi qu’une nouvelle collection pour des galeries aux USA, Italie et Paris. Parallèlement nous travaillons sur de nouvelles pièces de mobilier pour des éditeurs tels que MDF Italia. Pour le studio, le prochain évènement important est le salon du meuble de Milan en 2021. J’y prépare une grande exposition pour présenter cette nouvelle collection et je prévois aussi des collaborations avec des éditeurs italiens. Une autre exposition est prévue à Los Angeles avec la Galerie Ralph Pucci.