J’aime quand la simplification du design offre un maximum d’interprétations et de lectures. Certaines personnes voient dans mon luminaire Premisse un oiseau ou une branche d’arbre. C’est ce que j’appelle donner du sens à l’objet.
Yvan Caillaud
Le contexte
A la tête de son propre studio éponyme depuis 2018, le designer connu pour sa lampe Muette présentée à la Biennale de Courtrai en 2018 a pour vocation de simplifier autant que possible son propos. Une simplification qui concerne autant son approche des matériaux que ses procédés de mise en œuvre. Dans l’idée de poétiser l’objet manufacturé, le designer de 27 ans développe des concepts intelligents centrés sur une étude minutieuse des procédés industriels.
A l’occasion du salon parisien, il présentera le système d’éclairage Premisse, ainsi que le miroir Nomade décliné en deux versions.
Une belle histoire belge
Ce qui m’intéresse dans mon travail, c’est l’étude des procédés industriels. Composée de tubes en aluminium, la lampe Premisse est réalisée sur base de 3 transformations : découpe, cintrage et peinture. Les objets que je conçois sont à la fois faciles à comprendre, mais aussi à désassembler en vue de les adapter et les transformer. Cette approche permet aussi de réaliser de nombreuses déclinaisons d’un même produit : tant au niveau chromatique que des finitions. Cette dimension qui va dans le sens du sur-mesure est évidemment très intéressante lorsqu’on s’adresse aux architectes ou aux professionnels du secteur de la restauration.
Un design bienveillant
Pour chacune de mes pièces, le processus de fabrication combine outils de pointe pour, entre autres, la découpe laser et un travail de finition manuel qui comprend notamment le cintrage à froid. Cette précision au millimètre rendue possible par un processus industriel est d’autant plus belle qu’elle est complétée par les mains de l’artisan. Dans ma pratique, j’essaie aussi de réfléchir au bien-être des utilisateurs ou en tous cas à leurs besoins ou désirs. Pendant le confinement, j’ai développé Monade, un miroir mono-matière en aluminium dont la forme ultra-étroite invite à un tête-à-tête frugal avec soi-même. Pour moi, cette pièce -qui de décline désormais en deux versions d’un mètre et d’un mètre 50 de long – est à la fois une réponse à notre désir d’introspection, mais aussi à la nécessité de se confronter à sa propre personne.